Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 2.djvu/529

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opéré sur un grand nombre de points à la fois[1], et, malgré cette explication, j’ai encore de la peine à admettre que les choses aient pu marcher si vite.

M. Mommsen rejette absolument l’histoire de l’Aruspice enlevé, histoire pourtant si vraisemblable, et voit dans l’émissaire du lac d’Albe un ouvrage des anciens Albains à l’époque où ils étaient à la tête de la confédération latine. On pourrait croire aussi qu’il fut plus anciennement encore, comme l’ont peut-être été en Grèce les travaux du même genre, l’œuvre des Pélasges. Même en supposant que les Pélages l’eussent commencé, il aurait toujours été achevé par un Étrusque, car la voûte y parait, la voûte est étrusque et non pélasge[2].

  1. Cette explication est donnée par Nibby et par Niebhur. Mais tous deux paraissent avoir exagéré le nombre des puits, que Nibby porte à cinquante et Niebhur à soixante. (Abek., Mittelit., p. 180.)
  2. Il est possible qu’un conduit souterrain fort antique existât avant l’époque romaine, car on a reconnu les traces d’un conduit du même genre qui portait les eaux du lac de Némi dans la vallée de Laricia, elle-même autrefois un lac, et de cette vallée dans la plaine. Un cours d’eau dérivé du lac de Némi, qui s’appelle Rio di Nemi, passe encore par deux ouvertures artificielles qui font communiquer, l’une, le lac de Némi avec la vallée d’Aricia, et l’autre, celui-ci, avec la campagne. Ce courant traversait l’ancien lac d’Aricia. Les deux conduits sont d’une haute antiquité, car l’histoire ne sait rien de leur percement ; et d’ailleurs ce percement remonte à un temps où le lac d’Aricia n’avait pas été desséché, temps dont il ne restait au temps de Pline qu’un vague souvenir. (Pl., Hist. nat., XIX, 41, 5.) Si l’émissaire du lac d’Albe préexistait à l’époque de Camille, et si on n’a fait alors que le réparer et l’a-