Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 2.djvu/544

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colères que cette nation, dit Tite Live[1], ne sait pas réprimer, la furia francese, si célèbre depuis en Italie, les Gaulois se précipitent sur Rome. Les Romains passèrent le Tibre pour les arrêter au delà du fleuve[2], mais les Gaulois le franchirent plus haut. Les Romains le repassèrent alors, et, suivant la voie Salaria, s’avancèrent contre l’ennemi près de l’Allia[3], nom funeste : infaustum Allia nomen.

L’Allia est un des petits cours d’eau qui se jettent dans le Tibre vers le douzième mille au-dessus de Rome. Je n’hésite pas à le reconnaître avec M. Posa, dans le cours d’eau appelé Scannabecchi, lequel descend des collines Crustuminiennes, comme on le dit de l’Allia.

Quant au champ de bataille, il faut le chercher de ce côté dans une plaine assez vaste, car le nombre des Gaulois était considérable[4]. Tite Live nous apprend que pour résister à cette multitude, les Romains, beaucoup moins nombreux, avaient dû allonger leurs ailes, ce qui affaiblit leur centre ; il faut aussi qu’à l’est de cette plaine on trouve ces collines[5], sur lesquelles fut placée la réserve, qui tint bon quelque temps, grâce à sa position.

  1. Tit. Liv., V, 37.
  2. Diod., XIV, 114.
  3. Quelques années plus tard, les Romains réhabilitèrent un peu ce nom en battant les Prénestins près de l’Allia. (Tit. Liv., VI, 29.)
  4. Diodore de Sicile (XIV, 114) dit soixante-dix mille.
  5. Paulum erat ab dextra editi loci. (Tit. Liv., V, 38.)