Ces diverses circonstances et la distance de onze à douze milles indiquée par les auteurs, me conduisent à placer le théâtre du combat de l’Allia dans la plaine qui s’étend entre le Tibre et les collines, sur une largeur d’environ deux milles et de la Marcigliana à Santa Colomba[1].
Ce lieu fut témoin d’un grand désastre : ceux de l’armée romaine qui occupaient les hauteurs de droite, bien que la principale attaque eût été dirigée contre eux, purent regagner Rome. Ils se retranchèrent dans la citadelle, sans songer, tant leur précipitation fut grande, à fermer les portes de la ville ; tout le reste fut repoussé vers le fleuve. Un affreux carnage se fit sur ses bords, et beaucoup de fuyards en voulant gagner Véies périrent dans les eaux. Quelques-uns se réfugièrent dans un bois qui existait alors entre la voie Salaria et le Tibre.
On ne peut s’expliquer cette déroute des Romains que par la nouveauté de leur ennemi. Les Romains n’étaient pas accoutumés à ces hommes de grande taille qui poussaient des cris terribles, bondissaient et hurlaient comme des sauvages, et leur semblaient des bêtes féroces plutôt que des hommes[2]. Les des-