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Par suite de l’invasion des Gaulois, la campagne avait été mal cultivée ; il en était résulté une disette. La misère des plébéiens était grande, et les patriciens ne faisaient rien pour la soulager. Ils avaient oublié ce noble élan qui avait entraîné la population tout entière au siège de Véies, et jamais les rigueurs de l’usure n’avaient été plus cruelles. Obligés eux-mêmes de refaire leurs fortunes que les désastres du siège avaient nécessairement amoindries, les patriciens redoublaient de dureté envers leurs débiteurs, dont les mêmes désastres avaient dû augmenter le nombre. Ils étaient rapaces comme les juifs du moyen âge et impitoyables comme Shylock. Parmi eux un seul homme beau, noble et riche, digne de son nom, qui voulait dire le bon (en sabin), avait pitié de ces misères du peuple ; c’était Manlius.

Un jour, dans le Forum, il vit un centurion que sa conduite militaire avait illustré, qui venait d’être condamné pour dettes et que l’on entraînait par ordre de son créancier dans la demeure de quelque patricien, destinée à devenir pour lui une affreuse prison. Manlius ne put supporter un tel spectacle : suivi de plusieurs plébéiens dévoués, il s’élança au milieu du Forum,

    Mamilii. Ces noms sont mis souvent les uns pour les autres aussi bien que Mallii, qui semble en être une contraction. Vulso, surnom sabin en o et dénomination d’un peuple sabellique, est un surnom des Manlii. Plusieurs d’entre eux se sont appelés Titus Manlius ; Titus est un prénom sabin.