Page:Anatole France - Crainquebille, Putois, Riquet et plusieurs autres récits profitables.djvu/122

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ret à Pauline qui revenait portant une pile de linge.

— Papa, il est dans la malle.

— Comment est-il dans la malle, et pourquoi y est-il ? demanda M. Bergeret.

— Parce qu’il était stupide, répondit Pauline.

M. Bergeret délivra son ami. Riquet le suivit jusqu’à l’antichambre en agitant la queue. Puis une pensée traversa son esprit. Il rentra dans l’appartement, courut vers Pauline, se dressa contre les jupes de la jeune fille. Et ce n’est qu’après les avoir embrassées tumultueusement en signe d’adoration qu’il rejoignit son maître dans l’escalier. Il aurait cru manquer de sagesse et de religion en ne donnant pas ces marques d’amour à une personne dont la puissance l’avait plongé dans une malle profonde.

Dans la rue, M. Bergeret et son chien eurent le spectacle lamentable de leurs meubles domestiques étalés sur le trottoir.