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ONÉSIME DUPONT

garni de cuivres, qu’il avait acheté à l’encan une trentaine d’années auparavant, et qui avait servi à M. de Choiseul durant son ministère.

Onésime Dupont obéit en silence et prit la place qui lui était assignée. Son père alla se promener, confiant dans son fils, car il estimait que bon sang ne saurait mentir, et satisfait d’avoir changé un bousingot en marchand de porcelaines. Onésime, demeuré seul, étudia les tarifs. Il était enclin à faire son devoir et à donner de l’attention à toutes les affaires dont il s’occupait. Il se livrait à cette étude depuis une demi-heure, quand vint M. Joseph Peignot, marchand de porcelaines à Dijon. C’était un homme jovial et le meilleur client de la maison Dupont.

— Vous ici, monsieur Onésime ! Quoi ! vous n’êtes point sur le boulevard à faire le gandin, avec votre bel habit bleu à boutons d’or ! Les jolies filles des Bains Chinois doivent