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ONÉSIME DUPONT

dire, je ne puis plus communiquer avec vous que par l’intermédiaire de deux de mes amis.

— Qu’est-ce que vous dites ? demanda le Dijonnais, dont l’âme innocente se remplissait de surprise.

— Je dis, monsieur, que j’aurai l’honneur de vous envoyer mes témoins qui se feront un devoir de se mettre à la disposition des vôtres.

— Je ne vous comprends pas.

— C’est donc, monsieur, que je n’ai pas parlé avec assez de clarté. Veuillez m’en excuser. Je vous envoie mes témoins parce que vous avez insulté mon père.

— Moi, insulter votre père, un ami de dix ans, un confrère que j’estime, que j’honore ! Vous n’êtes pas dans votre bon sens, jeune homme !

— Vous l’avez insulté, monsieur, en déclarant qu’il pouvait vous faire une réduction sur le tarif de ses marchandises, ce qui