Page:Anatole France - Crainquebille, Putois, Riquet et plusieurs autres récits profitables.djvu/163

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


153
ONÉSIME DUPONT

cela est certain et nécessaire. Mais je crois fermement — et je jurerais au besoin — que c’est vous. Je ne quitterai point Paris avant d’avoir vu votre père et de m’être expliqué avec lui. Ce qui m’arrive à cette heure est tellement étrange que je ne croyais pas qu’il dût jamais arriver rien de semblable, ni à moi ni, d’ailleurs, à personne autre.

Et il sortit, accablé d’une sorte d’étonnement et sentant qu’il allait être malade. Il le fut, en effet, et se mit au lit dans l’hôtel de la Victoire, rue du Coq-Héron.

Cependant Onésime Dupont écrivit à deux sous-officiers de la caserne du Château-d’Eau pour leur demander leur assistance dans une affaire d’honneur. C’étaient deux sergents bousingots qui servaient couramment de témoins aux rédacteurs du National et aux membres du club Espérance.

Mais dès le lendemain le père Dupont reprit sa place à son bureau. Il acheva de