Page:Anatole France - Crainquebille, Putois, Riquet et plusieurs autres récits profitables.djvu/169

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il n’y avait que madame Worms-Clavelin et Joseph Lacrisse.

— Comme à la guerre ! dit madame de Bonmont en faisant asseoir le général à sa droite, devant la table fleurie que surmontait un Napoléon à cheval, en biscuit de Sèvres.

Le général parcourut du regard la longue galerie tendue des plus belles tapisseries qu’on connaisse de Van Orley.

— C’est grand, ici !

— Le général aurait pu amener sa brigade, dit le capitaine.

— J’aurais été heureuse de la recevoir, répondit la baronne en souriant.

La conversation fut simple, tranquille et cordiale. On eut le bon goût de ne pas parler politique. Le général était monarchiste. Il ne le disait pas ; mais on le savait. Il était d’une correction parfaite. Ses deux fils s’étaient fait arrêter en criant : « Panama ! » sur les boulevards lors de l’avènement du Président Loubet ; quant à lui, son attituded