Page:Anatole France - Crainquebille, Putois, Riquet et plusieurs autres récits profitables.djvu/202

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— Buquet travaillait depuis cinq ans dans la maison Jacob, qui vend, boulevard Magenta, des produits et des appareils pour la photographie. Il s’attendait d’un jour à l’autre à être associé. Sans gagner des mille et des mille, sa position n’était pas mauvaise. Il avait de l’avenir. Un patient, un simple, un laborieux. Il était fait pour réussir à la longue. En attendant, sa femme n’était pas un embarras pour lui. En vraie Parisienne, elle savait s’ingénier et elle trouvait à chaque instant des occasions extraordinaires de linge, de robes, de dentelles, de bijoux. Elle étonnait son mari par son art à s’habiller merveilleusement pour presque rien, et Paul était flatté de la voir toujours si bien mise avec des dessous élégants. Mais ce que je te dis là est sans intérêt.

— Cela m’intéresse beaucoup, mon cher Laboullée.

— En tout cas, ce bavardage nous éloigne