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du but. J’étais, tu le sais, le camarade de collège de Paul Buquet. Nous nous étions connus en seconde à Louis-le-Grand, et nous n’avions pas cessé de nous fréquenter quand à vingt-six ans, sans position, il épousa Adrienne par amour, et, comme on dit, avec sa chemise. Ce mariage ne fit point cesser notre intimité. Adrienne me témoigna plutôt de la sympathie, et je dînais très souvent dans le jeune ménage. Je suis, comme tu sais, le médecin de l’acteur Laroche ; je fréquente les artistes, qui me donnent de temps en temps des billets. Adrienne et son mari aimaient beaucoup le théâtre. Quand j’avais une loge pour le soir, j’allais manger la soupe chez eux et je les emmenais ensuite à la Comédie-Française. J’étais toujours sûr de trouver au moment du dîner Buquet qui rentrait régulièrement à six heures et demie de sa fabrique, sa femme et l’ami Géraud.

— Géraud, demandai-je, Marcel Géraud,