Page:Anatole France - Crainquebille, Putois, Riquet et plusieurs autres récits profitables.djvu/209

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» En quelques minutes, madame Buquet s’étant tout à fait remise, son mari tira sa montre et me dit : « Si vous croyez, Laboullée, que le théâtre ne lui fera pas mal, il est temps de partir. Je vais dire à Sophie d’aller chercher une voiture. » Adrienne mit brusquement son chapeau. « Paul ! Paul ! docteur ! écoutez : passons d’abord chez monsieur Géraud. Je suis inquiète, je suis plus inquiète que je ne peux dire. – Tu es folle ! s’écria Buquet. Qu’est-ce que tu veux qui soit arrivé à Géraud ? Nous l’avons vu hier en parfaite santé. » Elle me jeta un regard suppliant, dont la brûlante lumière me traversa le cœur. « Laboullée, mon ami, passons chez monsieur Géraud, tout de suite, n’est-ce pas ? » Je le lui promis. Elle me l’avait si bien demandé ! Paul grognait ; il voulait voir le premier acte. Je lui dis : « Allons toujours chez Géraud, cela ne fait pas un grand détour. » La voiture nous attendait. Je criai au cocher :