puissance. Je posséderai bientôt de grandes richesses.
Et la jeune Orberose demanda :
— Comment penses-tu acquérir de grandes richesses, ô Kraken, étant fils des Pingouins ?
— Par mon intelligence, répondit Kraken.
— Je sais, fit Orberose, que du temps que tu habitais parmi nous, tu étais renommé pour ton adresse à la chasse et à la pêche. Personne ne t’égalait dans l’art de prendre le poisson dans un filet ou de percer de flèches les oiseaux rapides.
— Ce n’était là qu’une industrie vulgaire et laborieuse, ô jeune fille. J’ai trouvé le moyen de me procurer sans fatigue de grands biens. Mais, dis-moi qui tu es.
— Je me nomme Orberose, répondit la jeune fille.
— Comment te trouvais-tu si loin de ta demeure, dans la nuit ?
— Kraken, ce ne fut pas sans la volonté du Ciel.
— Que veux-tu dire, Orberose ?
— Que le ciel, ô Kraken, me mit sur ton chemin, j’ignore pour quelle raison.
Kraken la contempla longtemps dans un sombre silence.
Puis il lui dit avec douceur :
— Orberose, viens dans ma maison, c’est celle du plus ingénieux et du plus brave entre les fils