Page:Anatole France - L’Île des Pingouins.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE VI

LE DRAGON D’ALCA


« Nous allâmes ensuite visiter le cabinet d’histoire naturelle… L’administrateur nous montra une espèce de paquet empaillé qu’il nous dit renfermer le squelette d’un dragon : preuve, ajouta-t-il, que le dragon n’est pas un animal fabuleux. »
(Mémoires de Jacques Casanova. Paris, 1843, t. IV, pp. 404, 405.)

Cependant les habitants d’Alca exerçaient les travaux de la paix. Ceux de la côte septentrionale allaient dans des barques pêcher les poissons et les coquillages. Les laboureurs des Dombes cultivaient l’avoine, le seigle et le froment. Les riches Pingouins de la vallée des Dalles élevaient des animaux domestiques et ceux de la baie des Plongeons cultivaient leurs vergers. Des marchands de Port-Alca faisaient avec l’Armorique le commerce des poissons salés. Et l’or des deux Bretagnes, qui commençait à s’introduire dans l’île, y facilitait les échanges. Le peuple pingouin jouis-