Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/162

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mollement, devant la fenêtre, ses feuilles découpées, et plus loin un noir contrefort de Saint-Exupère dressait son pinacle ébréché, dans lequel croissait un cerisier, don d’un oiseau.

Un matin, comme M. Bergeret, assis devant sa table, près de la fenêtre sur laquelle tremblaient les feuilles du platane, recherchait comment les vaisseaux d’Énée avaient été changés en nymphes, il entendit gratter à la porte et il vit tout aussitôt la vieille servante qui portait sur son ventre, comme une sarigue, un nourrisson dont la tête noire sortait du tablier troussé en manière de poche. Elle resta un moment immobile, avec un air d’inquiétude et d’espérance, puis elle posa le petit être sur le tapis aux pieds du maître.

— Qu’est-ce que c’est que ça ? demanda M. Bergeret.

C’était un petit chien de race incertaine, qui tenait du terrier, avec une jolie tête