Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/163

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

bien coiffé, le poil ras, couleur feu très sombre, et un bout de queue de rien du tout. Il avait le corps encore mou des petits, et il allait, flairant sur le tapis.

— Angélique, dit M. Bergeret, portez cette bête à ses maîtres.

— Monsieur, elle n’en a pas, répondit Angélique.

M. Bergeret regarda en silence le petit chien qui était venu sentir ses pantoufles et qui reniflait agréablement. M. Bergeret était philologue. C’est peut-être pourquoi il fit, dans ces conjonctures, cette vaine question :

— Comment s’appelle-t-il ?

— Monsieur, répondit Angélique, il n’a pas de nom.

M. Bergeret parut contrarié de cette réponse. Il regarda le chien d’un air de tristesse et de découragement.

Alors le chien posa ses deux pattes de devant sur la pantoufle de M. Bergeret et, la