Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/230

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— Quel bonheur ! s’écria madame de Courtrai en frappant de ses mains osseuses ses vieilles cuisses et en secouant sur sa tête, comme un bonnet fourré, sa rude chevelure grise. Quel bonheur ! nos amis les Espagnols seront victorieux. Vive le roi !

— Général, dit M. Lerond, je prête à vos paroles la plus grande attention. Le succès militaire de nos voisins serait accueilli bien favorablement en France ; et qui sait s’il ne déterminerait pas chez nous un mouvement royaliste et religieux ?

— Permettez, dit le général, je n’augure en rien de l’avenir. Le succès d’une campagne dépend, je vous le répète, de circonstances qu’il est impossible de prévoir. Je me borne à considérer la qualité des éléments en présence. Et, à ce point de vue, l’avantage appartient incontestablement à l’Espagne, bien qu’elle ne dispose pas d’un assez grand nombre d’unités navales.

— Certains symptômes, dit M. de Brécé,