Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/298

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diverses. Elle ne passait guère que deux mois de l’année à Paris. Mais elle y venait souvent et y voyait Gustave avec une facilité qu’ils n’avaient point en province.

Elle s’assit au bord du lit, offrant à la lumière caressante sa chevelure blonde et légère, la chair laiteuse de ses épaules tombantes et de sa jolie poitrine un peu basse. Elle dit :

— Je suis sûre que je vais encore me mettre en retard. Dis-moi l’heure, mon petit, et ne te trompe pas. C’est sérieux.

Il répondit d’un ton assez maussade :

— Pourquoi m’appelez-vous toujours « mon petit » ?… Six heures dix…

— Six heures dix, vous êtes sûr ?… Je vous appelle mon petit par amitié… Comment voulez-vous que je dise ?

— Je vous appelle Clotilde. Vous pouvez bien m’appeler quelquefois Gustave.

— Je n’ai pas l’habitude de donner les noms.