Page:Anatole France - L’Orme du mail.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il tourna vers l’abbé Perruque son regard creux et noir :

— Ce sujet de l’unité de la foi, monsieur Perruque, c’est ma pierre de touche pour éprouver les esprits. Les intelligences les plus simples, si elles ne manquent pas de droiture, tirent de l’idée de l’unité des conséquences logiques ; et les plus habiles font sortir de ce principe une admirable philosophie. J’ai traité trois fois en chaire, monsieur Perruque, de l’unité de la foi, et la richesse de la matière me confond encore.

Il reprit sa lecture :

M. Piédagnel a composé un cahier, qui a été trouvé dans son pupitre et qui contient, tracés de la main même de M. Piédagnel, des extraits de diverses poésies érotiques, composées par Leconte de Lisle et Paul Verlaine, ainsi que par plusieurs autres auteurs libres, et le choix des pièces décèle un excessif libertinage de l’esprit et des sens.