Page:Anatole France - La Révolte des anges.djvu/228

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soient les plus éphémères ? Ô filles adorables de la Grèce ; ô Science, ô Sagesse, ô Beauté, divinités favorables, vous vous endormiez d’un sommeil léthargique, avant de subir l’outrage des barbares qui déjà, dans les marécages du nord et dans les steppes désolés, prêts à vous assaillir, enfourchaient à cru leurs petits chevaux aux longs poils.

» Cher Arcade, tandis que le légionnaire patient campait sur les bords du Phase et du Tanaïs, les femmes et les prêtres de l’Asie et de la monstrueuse Afrique envahissaient la Ville Éternelle et troublaient de leurs prestiges les fils de Rémus. Jusqu’alors, le persécuteur des démons industrieux, Iahveh, n’était connu dans le monde, qu’il prétend avoir créé, que par quelques misérables tribus syriennes, longtemps féroces comme lui, et perpétuellement traînées de servitude en servitude. Profitant de la paix romaine, qui assurait partout la liberté du trafic et des voyages et favorisait l’échange des produits et des idées, ce vieux dieu prépara la conquête insolente de l’Univers. Il n’était pas seul, d’ailleurs, à tenter une telle entreprise. En même temps que lui, une foule de