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de temps en temps, répondit l’abbé Lapetite avec un sourire céleste.

Maurice parut s’intéresser vivement à cette conversation. Puis il sembla fasciné par madame Fillot-Grandin, jeune femme assez fraîche, mais dont la simple innocence ôtait toute saveur à la beauté, tout sel à la chair. Une très vieille dame, aigre et criarde, qui étalait, dans ses sombres lainages de pauvresse, l’orgueil d’une grande dame de la finance chrétienne, s’écria d’une voix glapissante :

— Eh bien ! ma bonne madame d’Esparvieu, vous avez donc eu des ennuis ; les journaux ont parlé à mots couverts de vols, de détournements commis dans la riche bibliothèque de monsieur d’Esparvieu, de lettres dérobées.

— Ah ! fit madame d’Esparvieu, s’il fallait croire tout ce que disent les journaux !…

— Enfin, chère madame, vous avez retrouvé vos trésors. Tout est bien qui finit bien.

— La bibliothèque est parfaitement en ordre, affirma madame d’Esparvieu. Il n’y manque rien.

— Cette bibliothèque est à l’étage au-dessus,