Page:Anatole France - Le Génie latin.djvu/334

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Glatigny écrivait constamment pendant sa maladie. Outre les odes et les drames qui lui tenaient en tête, il fit pour le Rappel des satires politiques fort imitées des Châtiments. Un petit acte de lui, le Bois, avait été joué et applaudi à l’Odéon. Sa maladie, plus avancée, était moins douloureuse. Dans l’espoir de guérir, il partit pour Bayonne dans l’automne de 1872.

« 11 septembre 1872. « Mon cher Victor, « Nous sons sur notre départ. »

« 13 septembre (même année).

« Mardi, 17, nous nous mettons en route pour la ville de Bayonne. J’emmène Javotte, Emma et Cosette. Cosette ira dans la cage ; Javotte a un panier spécial. Quant à Emma, je crois qu’on pourra la laisser libre dans le wagon. Mes affaires sont à peu près arrangées à l’Odéon, et je crois que nous pourrons passer l’hiver tranquillement. Depuis une dizaine de jours, je ne souffre plus ou du moins si peu que ce n’est pas la peine d’en parler. J’ai hâte d’être en chemin de fer. Nous comptons rester à Bayonne jusqu’à la fin de mars. Si je pouvais en revenir complètement rétabli ! J’emporte de la besogne à faire. Emma, à qui je demande si elle a quelque chose à faire dire, manifeste son mépris pour la manière dont je traduirais sa pensée, en me répondant qu’elle vous écrira elle-même ! Voilà.

« Je vous serre la main à tous deux.

« Albert Glatigny. »

Il écrivit de Bayonne :

« Mon cher Victor,

« Que devenez-vous ? Depuis dix jours, nous attendons la lettre que vous nous avez annoncée. Bonnes ou mauvaises,