Page:Anatole France - Le Lys rouge.djvu/139

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X


On s’était habillé pour le dîner. Dans le salon, miss Bell dessinait des monstres, imités de Léonard. Elle les créait, pour savoir ce qu’ils diraient ensuite, bien sûre qu’ils parleraient et qu’ils exprimeraient en rythmes bizarres des idées rares. Elle les écouterait. C’était de cette manière, le plus souvent, qu’elle trouvait ses poèmes.

Le prince Albertinelli fredonnait au piano la sicilienne : Ô Lola ! Ses doigts mous effleuraient à peine les touches.

Choulette, plus rude encore que de coutume, demandait du fil et des aiguilles pour raccommoder lui-même ses habits. Il gémissait