Page:Anatole France - Le Mannequin d’osier.djvu/206

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M. de Terremondre, je vous présenterai à ma tante Courtrai. Elle est taillée en force et ne peut s’asseoir que dans un certain fauteuil de famille qui, depuis trois cents ans, reçoit avec complaisance entre ses bras démesurément ouverts toutes les vieilles dames de Courtrai-Maillan. Quant au visage, il répond à ce que je dis, et j’espère qu’il vous agréera. Ma tante Courtrai l’a rouge comme une pomme d’amour, avec des moustaches blondes, assez belles, qu’elle laisse tomber négligemment. Ah ! le type de ma tante Courtrai n’est pas celui de vos actrices, de vos modèles et de vos mannequins.

— Je me sens d’avance, dit M. Frémont, beaucoup de goût pour madame votre tante.

— Autrefois, la noblesse provinciale, dit M. Mazure, menait la vie de nos gros fermiers d’aujourd’hui. Elle en devait avoir l’aspect.

— Il est certain, dit le docteur Fornerol, que la race s’étiole.