Page:Anatole France - Le Mannequin d’osier.djvu/228

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discours et ne prodiguait pas les manifestations bruyantes. Mais que n’avez-vous entendu les soupirs, les monosyllabes par lesquels il exprimait son repentir ! Dans le trajet douloureux de la prison au lieu de l’expiation, quand je lui rappelai la mémoire de sa mère et le souvenir de sa première communion, il versa des larmes.

— Assurément, dit M. Bergeret, la veuve Houssieu n’est pas aussi bien morte.

M. Tabarit, ayant entendu ce propos, roula ses gros yeux de l’orient à l’occident. Il avait l’habitude de chercher, non point en lui, mais au dehors, la solution des problèmes métaphysiques. Et sa vieille servante, quand il réfléchissait à table, lui disait, trompée sur son air : « Vous cherchez le bouchon de la bouteille, monsieur l’abbé ? Vous l’avez dans la main. »

Or les regards errants de M. Tabarit rencontrèrent un gros homme barbu, en costume de cycliste, qui passait sur le Mail.