Page:Anatole France - Les Contes de Jacques Tournebroche.djvu/204

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prendre la main qui lui était tendue, un centurion lui abattit son épée sur la tête et le fit tomber tout sanglant de son cheval. Les fidèles du roi se jetèrent alors sur la petite troupe romaine, la dispersèrent, relevèrent Komm et l’emportèrent jusqu’au prochain village, tandis que Volusenus, qui croyait sa besogne achevée, regagnait le camp ventre à terre avec ses cavaliers.

Le roi Komm n’était pas mort. Il fut porté secrètement dans le pays des Atrébates et il guérit de sa terrible blessure. S’étant remis debout, il fit ce serment :

— Je jure de ne me trouver face à face avec un Romain que pour le tuer.

Bientôt il apprit que César avait subi une grande défaite au pied de la montagne de Gergovie et que quarante-six centurions de son armée étaient tombés sous les murailles de la ville. Il fut averti ensuite que les confédérés, que commandait Vercingétorix, étaient assiégés dans Alésia des Mandubes, forteresse célèbre des Gaules, fondée par Hercule Tyrien. Il se rendit alors avec ses guerriers morins et ses