Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/312

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ne savait ce que c’était dans le quartier des Grandes-Écuries. Joseph Lacrisse n’eut point l’embarras de concilier sa doctrine, qui était celle du droit divin, avec la doctrine plébiscitaire. Il aimait et admirait Déroulède. Il ne le suivait pas aveuglément.

— Je ferai faire des affiches tricolores, dit-il à Bonnaud. Ce sera d’un bel effet. Il ne faut rien négliger pour frapper les esprits.

Bonnaud l’approuva. Mais le conseiller sortant, Raimondin, ayant obtenu à la dernière heure l’établissement d’une ligne de tramways à vapeur allant des Grandes-Écuries au Trocadéro, publiait abondamment cet heureux succès. Il honorait l’armée dans ses circulaires et célébrait les merveilles de l’Exposition comme le triomphe du génie industriel et commercial de la France, et la gloire de Paris. Il devenait un concurrent redoutable.

Sentant que la lutte serait rude, les nationalistes haussèrent leur courage. Dans d’innombrables réunions, ils accusèrent