Page:Anatole France - Thaïs.djvu/264

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— Regarde ces images afin de t’instruire.

Alors, levant la tête, il vit sur les parois de la chambre des peintures qui représentaient des scènes riantes et familières. C’était un ouvrage très ancien et d’une merveilleuse exactitude. On y remarquait des cuisiniers qui soufflaient le feu, en sorte que leurs joues étaient toutes gonflées ; d’autres plumaient des oies ou faisaient cuire des quartiers de mouton dans des marmites. Plus loin un chasseur rapportait sur ses épaules une gazelle percée de flèches. Là, des paysans s’occupaient aux semailles, à la moisson, à la récolte. Ailleurs, des femmes dansaient au son des violes, des flûtes et de la harpe. Une jeune fille jouait du cinnor. La fleur du lotus brillait dans ses cheveux noirs, finement nattés. Sa robe transparente laissait voir les formes pures de son corps. Son sein, sa bouche étaient en fleur. Son bel œil regardait de face sur un visage tourné de profil. Et cette figure était exquise. Paphnuce l’ayant considérée baissa les yeux et répondit à la voix :

— Pourquoi m’ordonnes-tu de regarder ces images ? Sans doute elles représentent les jour-