coutumiers. Il se mit à genoux, les mains jointes, à côté de l’inconnu et resta ainsi en prières jusqu’au coucher du soleil. À ce moment, voyant que son compagnon n’avait pas bougé, il lui dit :
— Mon père, si tu es sorti de l’extase où je t’ai vu plongé, donne-moi ta bénédiction en notre Seigneur Jésus-Christ.
L’autre lui répondit sans tourner la tête :
— Étranger, je ne sais ce que tu veux dire et ne connais point ce Seigneur Jésus-Christ.
— Quoi ! s’écria Paphnuce. Les prophètes l’ont annoncé ; des légions de martyrs ont confessé son nom ; César lui-même l’a adoré et tantôt encore j’ai fait proclamer sa gloire par le Sphinx de Silsilé. Est-il possible que tu ne le connaisses pas ?
— Mon ami, répondit l’autre, cela est possible. Ce serait même certain, s’il y avait quelque certitude au monde.
Paphnuce était surpris et contristé de l’incroyable ignorance de cet homme.
— Si tu ne connais Jésus-Christ, lui dit-il, tes œuvres ne te serviront de rien et tu ne gagneras pas la vie éternelle.