Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/73

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rard, il ne venait pas chez moi, et j’hésitais à l’inviter, quoiqu’il me cherchât avec empressement et que sa conversation me fût extrêmement agréable ; mais j’avais déjà pu observer qu’il était contrariant par nature et par calcul, et je ne voulais pas lui témoigner le désir de le recevoir, afin de ne pas lui ôter l’envie de venir ; or il me dit un jour :

— Je sais bien pourquoi vous ne m’invitez pas à vos mardis, c’est que vous avez des académiciens !

En effet, je recevais alors MM. le Montey, Campenon, Lacretelle, Roger, Baour-Lormian, Auger, secrétaire perpétuel, etc.

— Et, ajouta Beyle, vous ne pouvez pas m’inviter avec eux, moi qui écris contre eux.

Beyle venait de publier une brochure qui commençait ainsi : Ni M. Auger ni moi ne sommes connus du public… et cette brochure était une épigramme continuelle contre l’Académie, qui ne s’en inquiétait guère et qui est habituée à ce qu’on enfonce ses portes avec cette artillerie-là ; aussi je n’avais nullement regardé cette brochure comme un titre d’exclusion ; je crus donc devoir le dire