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« En guerre ! en guerre ! » s’écria le soldat de plomb. Et il se précipita à terre.

Le vieillard et le petit garçon voulurent le relever, mais ils cherchèrent partout sans pouvoir le retrouver. Le soldat de plomb était tombé dans une fente.

Un mois plus tard, c’était l’hiver, le petit garçon envoyait son haleine sur les vitres pour fondre la glace et se faire ensuite avec le bout du doigt une petite lucarne. Par ce moyen, il pouvait regarder la vieille maison en face. La neige en couvrait entièrement l’escalier, toutes les inscriptions et toutes les sculptures. On n’y voyait personne, et, en effet, il n’y avait personne ; le vieillard était mort.

Le même soir, une voiture s’arrêtait à la porte pour recevoir le corps, qui devait être enterré à la campagne. Personne ne suivait cette voiture ; tous les amis du vieillard étaient morts aussi. Seul, le petit garçon envoya du bout de ses doigts un baiser au cercueil lorsqu’il partit.

Quelques jours après, la vieille maison fut mise en vente, et le petit garçon, par sa lucarne, vit emporter les portraits de chevaliers et de châtelaines, les pots de fleurs aux oreilles d’âne, les meubles de chêne et le vieux clavecin.

Le printemps suivant, la maison fut démolie. « Ce n’est qu’une baraque ! » répétait tout le