Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/226

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Le soleil jetait sur lui ses rayons à travers les branches des arbres. Il courut à l’eau et s’assit dans un petit bateau qui s’y balançait, et qui était peint en rouge mêlé de blanc. Les voiles brillaient comme de l’argent ; et une demi-douzaine de cygnes, portant des couronnes d’or autour de leur cou et une étoile bleue étincelante sur leur tête, tirèrent le bateau et l’amenèrent devant la verte forêt, où les arbres racontaient des histoires de brigands et de sorciers, et les fleurs, des aventures de charmants petits elfes et les belles paroles que leur avaient murmurées les papillons.

Des poissons magnifiques, couverts d’écails d’or et d’argent, suivaient le bateau : de temps en temps ils sautaient, et l’eau rejaillissait avec bruit, et derrière eux volaient deux troupeaux d’oiseaux, rouges et bleus, grands et petits. Les cousins dansaient, les hannetons bourdonnaient, tous voulaient accompagner Hialmar, et tous avaient des histoires à raconter.

En voilà une partie de plaisir ! Tantôt les forêts étaient touffues et sombres, tantôt elles ressemblaient à un jardin superbe rempli de fleurs et éclairé par le soleil. Çà et là se montraient de grands châteaux de verre et de marbre ; les princesses se penchaient aux balcons, et toutes étaient des petites filles de la connaissance de Hialmar avec lesquelles il avait joué bien souvent.