Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/230

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— Khouan, khouan-scrak, firent les canards en ricanant ; mais la cigogne avait l’air de n’y pas faire attention.

— Pourquoi ne ris-tu pas avec nous ? dit le dindon. Est-ce que ma question ne te semble pas spirituelle ? Peut-être elle est au-dessus de ton intelligence. Hélas ! quel esprit borné ! Allons, laissons-la, et soyons intéressants pour nous-mêmes seulement. »

Là-dessus il fit glou-glou-ou, et les canards firent khouan, khouan.

C’était effrayant comme ils s’amusaient ! Hialmar alla au poulailler, ouvrit la porte et appela la cigogne, qui sauta vers lui sur le pont. Elle s’était reposée malgré tout, et elle eut l’air de faire des signes à Hialmar pour le remercier. Puis elle déploya ses ailes et s’envola vers les pays chauds.

Les poules gloussèrent, et les canards babillèrent en leur langage, et la crête du coq d’Inde devint rouge comme du feu.

« Demain nous ferons une bonne soupe avec vous autres ! » dit Hialmar ; et il se réveilla tout étonné de se trouver dans son petit lit. Quel étrange voyage le petit elfe Ferme-l’Œil lui avait fait faire cette nuit-là !