Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/238

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les champs, pour voir si le vent enlève la poussière de l’herbe et des feuilles. Enfin, ce qui est le plus difficile, je vais aller chercher toutes les étoiles pour les faire briller. Je les pose dans mon tablier ; mais il faut d’abord que chacune d’elles soit numérotée et que les trous où elles sont fixées soient aussi numérotés. Sans cela, je pourrais me tromper de place et mal les attacher. Nous aurions alors trop d’étoiles filantes ; car-elles fileraient l’une après l’autre.

Écoutez un peu, monsieur Ferme-l’Œil, dit un vieux portrait suspendu au mur qui touchait le lit de Hialmar, je suis le bisaïeul de Hialmar ; je vous remercie de raconter des histoires à mon garçon, mais n’allez pas lui tourner la tête. Comment voulez-vous descendre les étoiles pour les polir ? Les étoiles sont des globes comme notre terre, et c’est là précisément ce qu’elles ont de bon.

— Je te remercie, vieux bisaïeul, dit Ferme-l’Œil. Tu es le chef de la famille, c’est possible ; mais moi, je suis plus vieux que toi : je suis un vieux païen. Les Romains et les Grecs m’appelaient le dieu des songes. J’ai toujours été reçu dans les meilleures maisons, et j’y vais encore. Je sais très-bien m’y prendre avec les petits comme avec les grands. Du reste, raconte maintenant toi-même. »