Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/256

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en élevant ses bras. Adieu donc ! puisque je suis condamnée à vivre désormais dans ces tristes lieux où l’on ne jouit pas de tes rayons. »

Puis elle fit quelques pas au dehors de la maison ; car on avait moissonné le blé, il n’en restait que le chaume.

« Adieu, adieu ! dit-elle en embrassant une petite fleur rouge ; si jamais tu vois l’hirondelle, tu la salueras de ma part.

— Quivit ! quivit ! » entendit-elle crier au même instant.

Elle leva la tête ; c’était l’hirondelle qui passait. L’oiseau manifesta la plus grande joie en apercevant la petite Poucette ; il descendit rapidement en répétant ses joyeux quivit ! et vint s’asseoir auprès de sa petite bienfaitrice. Celle-ci lui raconta comment on voulait lui faire épouser la vilaine taupe qui restait sous la terre, où le soleil ne pénétrait jamais. En faisant ce récit, elle versa un torrent de larmes.

« L’hiver arrive, dit l’hirondelle, je retourne aux pays chauds ; veux-tu me suivre ? Tu monteras sur mon dos, et tu t’y attacheras par ta ceinture. Nous fuirons loin de ta vilaine taupe et de sa demeure obscure, bien loin au delà des montagnes, où le soleil brille encore plus beau qu’ici, où l’été et les fleurs sont éternels. Viens donc avec moi, chère petite fille, toi qui m’as sauvé la