Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/258

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serai, et je ferai tout mon possible pour te rendre ce séjour agréable.

— Quel bonheur ! » répondit Poucette en battant de ses petites mains.

De grandes belles fleurs blanches poussaient entre les fragments d’une colonne renversée ; c’est là que l’hirondelle déposa la petite fille sur une des plus larges feuilles.

Poucette, au comble de la joie, était ravie de toutes les magnificences qui l’entouraient dans ces lieux enchanteurs.

Mais quel ne fut pas son étonnement ! un petit homme blanc et transparent comme du verre se tenait assis dans la fleur, haute d’un pouce à peine. Il portait sur la tête une couronne d’or, et sur les épaules des ailes brillantes.

C’était le génie de la fleur ; chaque fleur servait de palais à un petit homme et à une petite femme, et il régnait sur tout ce peuple.

« Dieu, qu’il est beau ! dit tout bas Poucette à l’hirondelle.

En apercevant l’oiseau gigantesque, le petit prince si fin et si délicat s’effraya d’abord ; mais il se remit à la vue de la petite Poucette, qui lui semblait la plus belle fille du monde. Il lui posa sa couronne d’or sur la tête, lui demanda quel était son nom, et si elle voulait bien devenir sa femme.