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Quel mari en comparaison du jeune crapaud et de la taupe au manteau noir ! En l’acceptant, elle deviendrait la reine des fleurs !

Elle l’accepta donc, et bientôt elle reçut la visite d’un monsieur et d’une belle dame qui sortaient de chaque fleur pour lui offrir des présents.

Rien ne lui fit autant de plaisir qu’une paire d’ailes transparentes qui avaient appartenu à une grosse mouche blanche. Attachées à ses épaules, elles permirent à Poucette de voler d’une fleur à l’autre.

Pendant ce temps l’hirondelle, dans son nid, faisait entendre ses plus belles chansons ; mais, au fond de son cœur, elle se sentait bien affligée d’être séparée de sa bienfaitrice.

« Tu ne t’appelleras plus Poucette, lui dit le génie de la fleur, ce nom est vilain, et toi tu es belle, belle comme doit l’être la reine des fleurs. Désormais nous t’appellerons Maïa.

— Adieu, adieu ! » dit la petite hirondelle en s’envolant vers le Danemark.

Lorsqu’elle y fut arrivée, elle regagna son nid, au-dessus de la fenêtre où l’auteur de ces contes attendait son retour.

« Quivit ! quivit ! » lui dit-elle, et c’est ainsi qu’il a appris cette aventure.

Vignette de Bertall
Vignette de Bertall