Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/57

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bout de chandelle ; mais, au moment même où les étincelles jaillirent du caillou, la porte s’ouvrit tout à coup, et le chien qui avait les yeux aussi grands que des tasses à thé se trouva debout devant lui et dit : « Monseigneur, qu’ordonnez-vous ?

— Qu’est-ce que cela ? s’écria le soldat. Voilà un drôle de briquet ! J’aurai donc de cette manière tout ce que je voudrai ? vite ! apporte-moi de l’argent. »

Houp ! l’animal est parti. Houp ! le voilà de retour, tenant dans sa gueule un grand sac rempli de sous.

Le soldat savait maintenant quel précieux briquet il possédait. S’il battait une fois, c’était le chien de la caisse aux sous qui paraissait ; battait-il deux fois, c’était le chien de la caisse d’argent ; trois fois, celui qui gardait l’or.

Il retourna dans sa belle chambre, reprit ses beaux habits ; et ses amis de revenir en hâte : ils l’aimaient tant !

Un jour, le soldat pensa : « C’est pourtant une chose bien singulière qu’on ne puisse parvenir à voir cette princesse ! tout le monde est d’accord sur sa parfaite beauté ; mais à quoi sert la beauté dans une prison de cuivre ? N’y aurait-il pas un moyen pour moi de la voir ? Où est mon briquet ? » Il fit feu. Houp ! voilà le chien avec les yeux comme des tasses à thé qui est déjà présent.