Page:Andersen - Contes danois, trad. Grégoire et Moland, 1873.djvu/406

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je ne puis arriver jusqu’à toi, ce maudit licou n’est pas assez long. »

Le chardon ne répondit pas à ces avances grossières. Il devint de plus en plus songeur, et, à force de tourner et retourner ses pensées, il aboutit, vers Noël, à cette conclusion qui était bien au-dessus de sa basse condition : « Pourvu que mes enfants se trouvent bien là où ils sont, se dit-il ; moi, leur père, je me résignerai à rester en dehors de la haie, à cette place où je suis né.

— Ce que vous pensez là vous fait honneur, dit le dernier rayon de soleil. Aussi vous en serez récompensé.

— Me mettra-t-on dans un pot ou sur un cadre ? demanda le chardon.

— On vous mettra dans un conte, » eut le temps de répondre le rayon avant de s’éclipser.