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ÉLISE.

Enfin elles arrivèrent dans les pays chauds. Le soleil y est bien plus radieux que chez nous, le ciel bien plus élevé ; les plus magnifiques raisins blancs et noirs y croissent le long des haies ; on y rencontre de tous côtés, dans les bois, à portée de la main, des citrons et des oranges bien mûrs, et l’air y était alors embaumé de la douce senteur du thym et du myrthe, tandis que de beaux enfants couraient çà et là et jouaient avec des papillons aux vives et gaies couleurs. Cependant l’hirondelle s’en allait toujours, toujours plus loin ; et les contrées nouvelles qu’elle apercevait au-dessous d’elle devenaient de plus en plus magnifiques. À côté d’un lac, sous un dôme formé par de gracieux acacias, s’élevait un vieux palais de marbre. Des pampres verdoyants entouraient amoureusement ses colonnes, et au sommet de ces colonnes, à leurs chapiteaux, étaient suspendus un grand nombre de nids d’hirondelles ; ce fut dans un de ces nids que l’oiseau conduisit Élise.

« C’est ici que je demeure, lui dit-il, mais choisissez pour habitation la plus belle des