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ÉLISE.

fleurs qui croissent en bas, sur la terre. Je vous y conduirai, et vous y aurez tout ce dont vous pourrez avoir besoin. »

« Oh ! que cela serait beau ! » s’écria Élise, et elle se prit à battre des mains de joie.

À terre gisait étendue une grande colonne de marbre, que l’ouragan avait jadis renversée et brisée en morceaux ; mais entre ses débris croissaient de jolies fleurs toutes blanches, les plus charmantes fleurs qu’on pût voir.

L’hirondelle vola vers l’une de ces fleurs avec Élise, et l’y déposa sur une large feuille. Jugez un peu de la surprise d’Élise en s’apercevant qu’au fond du calice de cette fleur se trouvait un tout petit homme, aussi beau, aussi transparent que du cristal. Il avait sur sa tête une gracieuse petite couronne, et à ses épaules de magnifiques ailes. Et avec tout cela, il n’était pas d’un brin plus grand qu’elle-même. C’était l’ange de cette fleur. Dans chaque fleur, voyez-vous, habite un de ces petits êtres ; or celui-là était le roi de tous les anges des fleurs.

« Oh ! regardez un peu comme ce roi est