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LES CYGNES SAUVAGES.

vait comprendre les hauts faits qu’ils avaient accomplis ainsi que tout ce qu’ils avaient vu et entendu. Leurs tablettes offraient maintenant une lecture bien autrement attrayante que jadis, de même que les feuillets de l’album étaient, eux aussi, bien plus intéressants à parcourir. Les oiseaux chantaient, les gazelles bondissaient tout à l’entour, tandis que les divers personnages, prenant une forme vivante, quittaient les pages de l’album, pour causer amicalement avec Elfride et ses frères. Mais quand on arrivait au dernier feuillet, ils reprenaient en toute hâte les places qu’ils y occupaient, afin que l’ordre régulier des dessins ne fût pas détruit ; car c’est l’ordre qui dirige le monde.

Lorsqu’elle se réveilla de ce bienfaisant assoupissement, le soleil était déjà parvenu tout au haut des cieux. Elle ne pouvait assurément pas l’apercevoir, à cause des grands arbres qui étendaient au-dessus de sa tête leurs branches serrées et mêlées ; cependant elle découvrit à travers ces branches quelque chose de brillant et de scintillant comme les ondu-