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LES CYGNES SAUVAGES.

concert quelques hymnes de l’harmonie la plus touchante qui les consolèrent en même temps qu’ils leur inspiraient un nouveau courage.

À la pointe du jour l’air redevint calme et serein, et au lever du soleil les cygnes s’envolèrent de nouveau avec Elfride loin du petit rocher solitaire. La mer cependant était toujours agitée, et quand ils s’élevèrent encore une fois à force d’ailes vers les nuages, on eût pu croire que la blanche écume dont se couvraient incessamment les flots verdâtres, n’était autre chose qu’une troupe innombrable de cygnes nageant au sommet des vagues.

À mesure que le soleil s’éleva davantage sur l’horizon, Elfride aperçut successivement une vaste étendue de terres montagneuses qui semblaient flotter à moitié dans les airs, avec de scintillantes masses de glace sur leurs sommets hérissés de rochers escarpés. On découvrait au milieu de cette masse de terres un immense château dont la façade se prolongeait sur plus d’une lieue d’étendue, avec des galeries superposées les unes aux autres et des plus gigan-