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CHAPITRE II

LA RENAISSANCE DE LA PHILOSOPHIE



Nietzsche, a certainement cru avoir reçu de Schopenhauer la commotion par où se manifestent les révélations. Schopenhauer lui avait paru alors le détenteur de la vérité réformatrice. Au moment où il écrit Schopenhauer als Erzieher, il garde au cœur quelque chose encore de la piété qu’ils avaient vouée ensemble, Rohde, Gersdorff et un groupe d’amis, dont le plus éminent était Wagner, au solitaire de Francfort. Cette piété n’est plus ni admirative, ni convaincue. Le courant galvanique seul qu’il a reçu du pessimisme schopenhauérien, Nietzsche le transmet comme par un appareil inducteur plus fort. L’essentiel est de dire si le temps présent appelle la Réforme philosophique. On jugera, par sa ressemblance avec les grands Présocratiques, quel est l’homme que son apparition parmi nous, et tout ce qu’il nous apporte de songes, prédestinent à nous affranchir.


I. — L’urgence de la réforme philosophique
au temps présent
.


La sociologie des faits mentaux, tâtonnante encore offre chez Nietzsche une affirmation lamarckiemie, sur laquelle il n’a plus varié. Comme en biologie le besoin