Page:Andrac - Quelques considérations sur la cautérisation actuelle.djvu/15

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de la stase sanguine, une vive douleur se déclare en ce moment et l’on remarque un état fébrile qui l’accompagne dans tous les cas.

Je m’arrêterai là, je ne chercherai pas à démontrer le mécanisme de cette inflammation, ce serait sortir du sujet qui m’occupe ; quelques considérations générales me suffiront.

L’intensité de cette inflammation est en raison inverse de la destruction du tissu. Voici comment on s’explique ce phénomène. Je suppose qu’on se serve d’un cautère qui soit chauffé au blanc ; aussitôt qu’il sera appliqué sur l’organe, il détruira fortement les tissus et produira à l’instant même de son application une forte eschare. Les tissus voisins se racorniront, ses rayons calorifiques ne pourront plus pénétrer profondément

l’agent qui a été employé ; plus le caustique sera fort, moins vive sera la douleur et réciproquement ; de plus on observe ceci que la douleur se fait mieux sentir sur les tissus sains que sur les parties malades.

Peu de temps après, on voit apparaître la suppuration, elle sera nulle si le caustique a agi avec peu d’intensité. Cette suppuration détache peu à peu l’eschare de manière à l’éliminer tout à fait.

Pendant que s’opère ce travail on voit apparaître deux phénomènes qui sont d’une haute importance : je veux parler de la fièvre de réaction, et secondement, de l’absorption du médicament. Comme on le sait, la plupart des escharotiques sont absorbés par l’organisme. Cette absorption dépend de la solubilité de l’eschare dans un excès