— C’est dommage ! répliqua Lélia lentement.
— Que faire ? Nous n’avons pas de cour et on ne peut pas garder ce chien dans l’appartement ; c’est facile à comprendre.
— Quel dommage ! répéta Lélia, prête à pleurer. Ses sourcils noirs se soulevaient déjà, comme les ailes d’une hirondelle ; son petit nez se ridait plaintivement, quand la mère reprit :
— Il y a longtemps que les Dogaïef m’offrent un petit chien. Ils disent qu’il est de très bonne race et déjà dressé… Tu m’écoutes ? Tandis que celui-ci c’est un chien vulgaire.
— C’est dommage ! dit encore Lélia, mais elle ne pleura pas.
De nouveau se montrèrent des gens inconnus et les camions gémirent, tandis que les ais des planchers grinçaient sous leurs pas pesants ; mais personne ne riait, les voix étaient moins bruyantes. Effrayé par les figures étrangères, pressentant vaguement un malheur, Koussaka s’enfuit au fond du jardin ; de là, au travers des buissons dépouillés de leurs feuilles il regarda fixement le coin, visible de la terrasse, où allaient et venaient des hommes en blouses rouges.