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LE CAPITAINE EN SECOND KABLOLKOF

Au travers des vitres blanchies où la gelée dessinait des rameaux de diamant, les premiers rayons du soleil d’hiver pénétraient dans les deux grandes pièces, nues et hautes qui, avec une cuisine, formaient la demeure du capitaine en second Nicolas Kabloukof et de son ordonnance Koukouchkine, et remplissaient la demeure d’une lumière claire et joyeuse. La température nocturne avait été plus rigoureuse encore que la veille, car dans les angles de la tablette des fenêtres on voyait des glaçons, et l’haleine s’élevait en vapeur dans l’air froid, où l’odeur du tabac s’était dissipée pendant la nuit.

— Koukouchkine ! Koukouchkine ! cria d’une