et je me recroquevillai frileusement dans mon coin peu confortable.
— C’est que nous sommes bien mouillés, — continua la voix tendre et rieuse. Comme c’est effroyable, la forêt pendant la tempête !
— Oh ! rien d’effroyable ! C’est plutôt agréable ! Et tes parents ! Ne vont-ils pas s’inquiéter à ton sujet ? Tu as disparu, — on ne sait où…
— Qu’ils s’inquiètent, — répondit la jeune fille, et elle eut un rire enjoué, mais immédiatement après elle changea de ton et reprit, sérieuse :
— C’est étrange, en effet, comme le temps, en ton absence, paraît long. Quand es-tu venu la dernière fois ?
— Hier.
— Hier, — répéta-t-elle d’une voix traînante. Oui, c’est vrai, hier… Que c’est ridicule… J’ai cru qu’ils mentaient…
— Qui ?
— Ceux qui écrivent les romans.
— À propos, as-tu fini le livre de Kautsky ? On me l’a demandé…
Je n’entendis pas la réponse. Déjà, depuis longtemps, on percevait au loin un bruit faible et