— Et où prendrais-je la justice ? Que tu es singulier !
Une femme parle :
— Les petits enfants sont tous morts. Les petits enfants sont tous morts. Les petits enfants, les petits enfants sont tous morts…
— C’est pour cela que votre rue est si déserte.
— Les petits enfants, les petits enfants, les petits enfants sont tous morts, tous…
— Mais ce n’est pas possible qu’un enfant meure de faim ; un enfant, un petit homme qui ne sait pas ouvrir les portes tout seul. Vous n’aimez pas vos enfants. Si mon enfant avait faim, je le nourrirais ; mais vous, vous avez des bagues d’étain.
— Nous avons des bagues de fer. Notre corps est enchaîné, notre âme est enchaînée. Nous avons des bagues de fer…
Sur un petit perron, à l’ombre, une femme de chambre brosse les robes de Marie Pétrovna ; les fenêtres de la cuisine sont ouvertes, on aperçoit