Page:Andreae - Les Noces chymiques, 1928, trad. Auriger.djvu/129

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COMMENTAIRE


La vingt-deuxième lame des Arcanes majeurs du Tarot (Le Monde) nous montre une jeune femme nue au centre d’une couronne ovale de lauriers on voit aux quatre angles les quatres figures de l’Apocalypse de Saint Jean, l’Ange, l’Aigle le Lion et le Taureau, figures que l’on retrouve aussi dans les Chérubs et les Séraphs de l’ancienne Égypte et ceci seul suffit à établir l’ancienneté de leur symbolisme. Seul de tous les arcanes, celui-ci désigne l’absolu, la femme représentant la fécondité primordiale, c’est-à-dire la Création. Un rapprochement s’impose entre cette lame du Tarot, et la description du Tombeau de Vénus.

Ce tombeau triangulaire est supporté par l’Aigle, le Bœuf, et le Lion ; l’Ange est debout au centre dans un vase de cuivre (métal consacré à Vénus). De cuivre est aussi la trappe par laquelle descend notre héros dans la salle où son guide lui montre Vénus toute nue. Il a, dès maintenant soulevé le Voile d’Isis. Il remarque que l’Ange tient en ses bras un arbre dont les branches s’égouttent sans cesse dans un bassin de cuivre. Cet arbre est un Tamaris dont les fleurs sont blanches et les racines rouges, sous lesquelles Isis retrouva le corps mutilé d’Osîris, et les pleurs qu’elle verse au cours de sa recherche en Phénicie (de Φοινις, rouge, pourpre) trouvent leur réplique dans les gouttes tombant sans cesse des branches de l’arbre.

Dans cette phase de l’Œuvre, la matière encore volatile représentée par Isis, monte en vapeurs, se condense et retombe en gouttes pour se réunir à la matière fixe que représente Osiris sous le Tamaris.

Cette Vénus ou Isis étendue en son tombeau, figure la mort apparente de la Nature pendant l’époque où toute végétation s’arrête ; elle renaît au printemps, comme dans les mythes grecs de Déméter et de Proserpine. « Quand l’arbre sera fondu entièrement, Dame Vénus se réveillera et sera mère d’un Roi ». Dans le commentaire du Quatrième Jour, j’avais attiré l’attention du Lecteur sur les flèches de Cupidon je souligne encore ici le passage où le petit Dieu malin pique notre héros à la main pour le punir de sa témérité. La lumière qui éclaire cette scène et dont l’éclat ressemble